Vous avez du mal à convaincre au travail ? Racontez de belles histoires !
Robert McKeen est un spécialiste renommé de l’écriture de scénario. Selon lui, pour les leaders et les managers, savoir raconter une histoire est le meilleur moyen de parvenir à convaincre.
Dans le milieu professionnel, la persuasion est un élément d’une importance fondamentale. Particulièrement pour les activités commerciales et marketing. Mais, malgré ça, la plupart des cadres peinent à bien communiquer, et encore plus à motiver.
Alors, pourquoi est-il si difficile de persuader vos interlocuteurs et comment réussir à galvaniser leur énergie ?
Robert McKee estime que les cadres peuvent arriver à susciter chez leurs interlocuteurs un degré d’implication sans précédent. Comment ? En mettant de côté leurs diapositives PowerPoint et en apprenant plutôt à raconter de belles histoires. Il explique que le rôle d’un ou d’une P-DG consiste en grande partie à motiver différentes personnes à atteindre certains objectifs. Pour ce faire, il ou elle doit susciter chez ses interlocuteurs des émotions ; et raconter une histoire est le meilleur moyen d’y parvenir.
Selon lui, il existe deux grandes méthodes de persuasion. La première passe par la rhétorique habituelle (et les traditionnels power point !). L’autre méthode de persuasion – qui est, en fin de compte, beaucoup plus efficace – consiste à associer une émotion à une idée. Le meilleur moyen d’y parvenir est de raconter une histoire captivante. Vous insérez alors de nombreuses informations dans le récit tout en créant de l’émotion et en mobilisant l’énergie des personnes qui vous écoutent.
Cette stratégie fait sens quand on sait que des individus qui communiquent entre eux (qui se racontent des histoires, partagent des anecdotes) ont leur activité cérébrale qui se synchronise – encore plus si l’histoire est drôle ou joyeuse.
C’est ce que nous révèle une étude récemment publiée dans la revue eNeuro : la synchronisation cérébrale entre deux personnes – celle qui raconte et celle qui écoute – serait bien plus importante lorsque les histoires sont joyeuses. En effet lors de ces moments d’échanges, il n’y a pas que les émotions qui sont partagées par les deux individus mais bien leurs activités cérébrales qui se synchronisent.
A travers leurs résultats, les chercheurs relèvent que ce fait est plus particulièrement observable dans certaines régions du cerveau. Celle frontale (qui traite les émotions). Et celle temporo-pariétale gauche, où se situe notre capacité mentale à attribuer des états mentaux à soi-même et à autrui, notamment lors de communication non verbale. Enfin, dernier constat des scientifiques : lorsque deux individus ont un échange joyeux, ils se sentent plus proches. Et celui qui écoute se souviendra davantage de l’anecdote ou de l’histoire racontée.
D’après l’article de Science et Avenir, lorsqu’on transmet des émotions à travers ce que l’on dit – par exemple en racontant une histoire heureuse ou triste – il s’agit de communication dite émotionnelle. Cette forme de communication aurait une influence sur le degré de proximité ressentie par les différentes personnes impliquées. Notamment via l’échange de signaux à la fois conscients et inconscients qui contribuent à ce sentiment d’être “en phase” l’un avec l’autre.
« Dans leur étude, les chercheurs proposent, à la vue de leurs résultats, que cette synchronisation cérébrale observée dans le cadre d’une communication émotionnelle (en particulier joyeuse) soit utilisée comme un marqueur cérébral d’une communication interpersonnelle réussie. En effet, ils ont constaté que l’intensité de la synchronisation entre le narrateur et l’écoutant permettait de prédire la façon dont ces deux individus allaient évaluer leur proximité interpersonnelle : plus leurs cerveaux étaient en phase, plus les participants estimaient s’être sentis très proches l’un de l’autre. »
Alors, arrêtez de vous raconter des salades et devenez maître en « storystelling » !
L’art de raconter des histoires est en nous. Nous le faisons depuis la nuit des temps. Mais il convient d’en trouver les ficelles pour l’utiliser à bon escient dans un domaine où nous n’avons pas l’habitude de le faire : le milieu professionnel.
Amenez de la joie, du rire, du suspens, des frissons, des explications. Amenez votre vécu, votre personnalité, vos réussites, vos échecs, vos forces, vos fragilités, bref vos émotions.
Vous avez quelques exemples sur l’article https://benditlikesocrate.com/les-vertus-du-storytelling-pourquoi-lhomme-aime-que-lon-lui-raconte-des-histoires-de-9-a-99-ans/.
Et vous trouverez tous les bons conseils de Robert McKee sur l’article https://www.hbrfrance.fr/chroniques-experts/2021/01/33186-le-storytelling-ou-lart-de-susciter-lemotion/